Notre curé nous parle de son dernier congé en famille et de l’évolution des travaux de construction de son école secondaire, son « Projet Twelia » que nous soutenons.
Chers amis et amies,
Après trois années successives d’annonce de l’évangile dans notre UP, sansretourner au Congo, mon pays d’origine, je viens d’y passer un séjour auprès de ma famille, amis et connaissances et plus précisément à Twelia, mon village natal. Mais pour y arriver, c’est un parcours du combattant. Les moyens de communication et de transport sont d’une autre époque et pas vraiment organisés. Parti de Bruxelles le 12 juin, je me réserve de vous dire le jour où finalement je suis arrivé chez moi, au risque de vous décourager pour m’y accompagner dans deux ans. Merci seulement de retenir que dans certaines régions au Congo, on ne voyage pas d’un point A à un point B en un seul jour. Comme j’ai répondu à plusieurs d’entre vous depuis mon retour, pour arriver chez moi, en partant de Bruxelles j’avais pris avions, gros et petit porteur, canot, moto, pirogue, vélo …. Et traversé fleuve, lac, rivière, ruisseau… Que de l’amour, du courage et de moyens financiers pour voyager dans de telles conditions !
Allez comprendre pour un pays dont le sous-sol est immensément riche. Pour rappel, le Congo détient 80% des réserves mondiales du coltan, cette matière première sans laquelle nous n’aurions pas ordinateur, télévision, smartphone,… Je n’évoquerai même pas son sol où l’on cultive sans avoir recours aux engrais. Je ne parlerai pas non plus du fleuve Congo qui, à la phase terminale de sa construction, pourrait atteindre les 40.000 mégawatts et alimenterait plus de la moitié du continent africain. Les forêts du bassin du Congo constituent la deuxième plus vaste forêt tropicale de la planète après l’Amazonie ; deuxième puits de carbone au monde. Comment comprendre et expliquer la pauvreté dans laquelle la majorité des Congolais vivent ? Comment accepter que leurs dirigeants politiques aient placé des millions, des milliards de dollars sur des comptes bancaires en Occident et à travers le monde ? Lorsque j’y pense, ça me révolte !
Au-delà de ce constat négatif sur les conditions de voyage et sur la pauvreté de la population, ce qui a fait ma joie pendant mon séjour au ‘bled’, c’est « la joie et l’espérance » de la population. Ici, je peux affirmer que j’ai passé un très bon séjour dans ma famille et en particulier avec papa (90 ans) et maman (89 ans). J’ai aussi profité de mon séjour là-bas pour présider une messe d’action de grâce à l’occasion de l’anniversaire de naissance de papa. Twelia est un coin paisible, sans histoire.
Je ne pourrais terminer ce petit article sans vous parler de mon « Projet Twelia », notre projet que vous soutenez. Encore une fois merci pour votre contribution ! Mais où en est-on avec la construction de l’école secondaire ? Les travaux de construction ont connu un retard à cause des confinements successifs que le gouvernement congolais a imposés et ordonnés pour lutter contre la Covid-19. Mais je peux confirmer que trois bâtiments sont construits parmi lesquels un en voie de l’être totalement. Par construction, j’entends celle de la charpente, le placement de tôles et l’élévation des briques adobes. De ces bâtiments, nous avons : deux de trois classes chacun, un bureau pour le Préfet à l’intérieur desquels il n’y a ni bancs, ni tableau noir… En attendant d’avoir des bancs dignes de ce nom, les élèves sont assis sur des troncs d’arbre que leurs parents ont coupés, taillés, lissés et/ou « rabotés ». Les murs intérieurs des salles n’ont pas encore été crépis et le sol pas encore cimenté, par manque de moyens financiers.
Comme promis, je suis revenu avec photos et vidéos montrant l’évolution des travaux de construction de l’école secondaire de Twelia. Ainsi, une soirée « Powerpoint » sera organisée au printemps prochain, au cours de laquelle nous vous montrerons ce que vos dons ont produit pour les enfants de Twelia.
Père Nicolas LOKULA, Promoteur du projet